ENQUÊTE – Chaque année, environ 300 jeunes filles sont enlevées pour être prostituées dans le pays ou à l’étranger. Plongée au cœur de la lutte contre ce trafic.
Envoyée spéciale à El Alto
Périphérie de la ville d’El Alto. Sur une grande avenue non asphaltée aux trottoirs défoncés, quelques chiens errants se battent pour le maigre contenu d’une poubelle. Le foyer de Munasim Kullakita («Aime-toi, petite sœur», en aymara) est situé là, sous le soleil des Andes, à 4000 mètres d’altitude. Pas un seul arbre dans cette longue rue poussiéreuse, comme partout dans cette ville que l’exode rural massif a transformée en un tentaculaire centre urbain. Des murs aveugles, hauts de plusieurs mètres et faits de briques nues, entourent une maison que l’on aperçoit à peine de la rue. À l’extérieur, rien n’indique le foyer, même pas la petite sonnette sur le côté droit. Ici, le portail est toujours fermé, sans exception.
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Quand une éducatrice vient ouvrir aux rares visiteurs, on entend distinctement le double tour dans la serrure, et un visage apparaît dans l’entrebâillement. «Bonjour, c’est pour quoi?» Une méfiance assumée, car ce portail, c’est l’ouverture sur un monde
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