REPORTAGE – Le système du pays ne tient qu’à un fil, celui de la diaspora, dont les aides financières en devise préservent de la misère les familles restées au Liban.
Envoyé spécial à Beyrouth
Le sergent R. a déserté les rangs de l’armée libanaise en août. Durant un mois, il a essayé d’obtenir un passeport pour partir à l’étranger ou de trouver à Beyrouth un emploi mieux rémunéré. De guerre lasse, ce membre des Forces de sécurité intérieure (FSI) a réintégré son unité et écopé d’une peine de cachot. «Cinq de mes camarades de régiment sur 80 manquent à l’appel. Le moral des troupes est au plus bas», assure le sous-officier. Sa solde de 1,5 million de livres libanaises valait avant la crise l’équivalent de 1000 dollars. Elle correspond aujourd’hui, au cours réel des devises, à 70 dollars. Le sergent, âgé de 29 ans, habite chez sa mère. Il a renoncé à se marier, à trouver un appartement, et cherche sans succès à vendre sa voi-ture. «Les trois quarts de mes camarades ont un second métier hors service avec l’aval de leur hiérarchie», précise-t-il. Ils forment une armée parallèle de coursiers et de livreurs en scooter.
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